J’aurais du mal à faire un résumé de ce livre. J’ai ressenti trop d’émotions à travers les pages.
Je suis restée baba devant la force de Trevor pour sa mère. C’est d’ailleurs son patronyme qu’il porte. Né sous l’apartheid, ses parents ont commis un crime en le concevant. Il était strictement pour les noirs et les blancs d’être un couple ; encore moins de concevoir un enfant. Il a donc grandi loin de son père. Sa mère, intrépide, rebelle, tenace et souvent téméraire a délibérément choisi d’avoir cet enfant sachant les conséquences qui pourraient s’en suivre. Ce qui est fascinant avec Patricia Noah, c’est sa foi inébranlable en Dieu. Alors qu’importent les épreuves, les situations insoutenables qui pouvaient se dresser sur son chemin, elle avait la certitude qu’elle serait soutenue par son Dieu. Elle l’a élevé avec fermeté. Trevor raconte comment elle le poursuivait dans les rues pour lui donner la correction qu’il méritait. Il raconte comment elle a demandé à la police de le garder pour une faute qu’il avait commise. Elle l’a élevé avec amour.
Les parents africains ne disent pas vraiment « je t’aime » à leurs enfants. Ils le montrent du mieux qu’ils le peuvent. Patricia Noah a offert à son fils tout ce qu’elle n’a pas pu avoir. Cette femme est une guerrière. Elle a travaillé d’arrache-pied pour permettre à son fils d’intégrer de bonnes écoles, elle l’a gavé de livres. Elle lui a appris l’amour de Dieu. Mme Noah à la différence de certains parents, a cultivé une proximité épique avec son fils. Ils n’avaient que l’un et l’autre pour amis. Elle est une mère espiègle, taquinant son fils et le charriant dès que l’occasion se présentait. Elle a fait de lui de l’homme qu’il est. Le respect, l’amour et la vénération que porte Trevor envers sa mère laissent pantois, mais il n’a pas besoin de l’expliquer ; tout se lit dans les lignes de son livre.
J’aime sortir de mes lectures avec une valeur ajoutée. Un bon livre est celui dans lequel j’apprends quelque chose ou qui me vient m’en rappeler. On nous a vaguement parlé de l’apartheid à l’école. En grandissant, j’ai lu des articles, regardé des documentaires sur Mandela en particulier pour en savoir davantage.
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Ce livre m’a permis d’en apprendre plus que tout ce qu’ai pu lire ou regarder jusqu’à présent. Le ton, la teneur est différente quand l’histoire vous est racontée par un enfant victime de ce système pervers. L’administration blanche n’avait aucun égard pour les populations. Ils sont venus s’installer sur une terre d’homme Noirs et ont décidé que l’homme Noir était une abomination.
L’apartheid décidait qu’un homme blanc pouvait venit vous ravir vos terres, détruire votre maison et construire la sienne. Aussi simple que cela, et vous pouviez aller au diable si cela vous dérangeait. Les sud-africains se sont retrouvés dans des ghettos, dans des conditions exécrables ; avec une éducation expéditive, aux proies à toute sorte de vice. La suite, on la connait plus ou moins.
Je suis Trevor Noah depuis deux ans au moins et jamais je ne me suis ennuyée en regardant ses shows et sa présentation de l'émission "The Daily Show".
Les personnes qui le suivent vous diront qu'en plus d'être intelligent, il est vraiment drôle. Sa manière de parler ou d'interpréter les accents est "truly on point". Ses mimiques, ses expressions faciales, ses changements d'intonation sont tout ce qu'il y a de plus hilarant.
Tout ça pour dire qu'en lisant son livre, je l'entendais quasiment parler et j'imaginais les tournures faciales et vocales qu'il prendrait. J’ai beaucoup ri, j’ai souvent été en colère et j’ai par moment senti une larme monter au creux d’un œil. J'ai tout simplement adoré !
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