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Les cerfs-volants de Kaboul

  • Writer: Maeva Doumbia
    Maeva Doumbia
  • Nov 4, 2021
  • 3 min read

Afghanistan, début des années 70. Le pays est alors est une monarchie stable. Amir, orphelin de mère, vit dans la sécurité financière octroyée par son père, son baba, tout en subissant constamment le dédain de celui-ci. On remarque dès le début l’impressionnant contraste entre le père et le fils. L’un, adulte, d’une stature imposante, amateur de jeux « virils », digne et impétueux. L’autre, pré-adolescent, chétif, amoureux de livres, froussard et atone.


Dans la vaste demeure de Baba vivent deux domestiques Hazaras, peuple discriminé en raison de leurs origines controversées et leur appartenance en majorité à la frange chiite. Ils sont Ali, un homme à l’allure rachitique et son fils Hassan, affligé d’un bec-de-lièvre. Deux êtres que la nature et la vie semblent avoir en aversion.


C’est pourtant aux côtés de Hassan qu’Amir, qui a sensiblement son âge, trouve un ami et presqu’un frère. « Presqu’un frère, presqu’un ami » car les convenances sociales ne lui permettent pas de donner honnêtement et librement cours à cette demi-fraternité. Hassan, qui est pourtant pour Ali son défenseur inconditionnel face aux menaces d’adultes et brimades d’enfants belliqueux, n’est considéré par celui-ci que comme un camarade de jeu, tout au plus.


Amir éprouve une certaine jalousie pour Hassan, qui bien que pauvre et malformé, est aimé par Baba. Il est le fils qu’Amir ne sera jamais : courageux, vigoureux, d’un esprit vif en dépit de son analphabétisme.

Alors, toutes les occasions seront bonnes pour le ridiculiser. Il semble qu’Amir tire une certaine satisfaction de l’analphabétisme de son camarade. Sa connaissance des lettres lui procure un sentiment de supériorité qu’il préfère maintenir plutôt que d’en faire profiter son fidèle Hassan.


S’il y a une chose qu’Amir et son Baba ont en commun, c’est l’amour des cerfs-volants. Alors, lorsqu’au bout d’une bataille épique Amir remporte le tournoi organisé chaque année, il exulte de bonheur en anticipant le rapprochement avec son père. Mais cette victoire a un goût amer et marquera à jamais le destin des deux enfants. La victoire n’est complète que lorsque le vainqueur ramène comme trophée le cerf-volant de son rival. C’est à Hassan, l’ami fidèle et coureur imbattable que revient cette tâche. Sur le point de ramener le précieux graal, Hassan est victime d’une attaque innommable. Amir assiste de loin à la scène, mais sa couardise l’empêche de voler au secours de son ami. Seul compte le fameux cerf-volant.


Victime de sa propre conscience, Amir n’aura de cesse de repousser Hassan jusqu’à lui faire quitter, en compagnie de son père, la vaste demeure de Baba.


La fin des années 70 coïncide avec une série de changements dramatiques en Afghanistan. La chute de la monarchie, l’établissement d’un semblant de République, l'invasion de l’URSS, la prise de pouvoirs des Talibans. Le pays subit des revers politiques tragiques et s’engouffre dans une déchéance d’où il ne s’est toujours pas relevé.





Baba et Amir quittent l’Afghanistan pour le Pakistan avant d’atteindre, comme réfugiés, les États-Unis d’Amérique. On assiste à un périple tour à tour, dangereux, morbide et lorsqu’enfin la tempête semble se calmer, un gros coup de tonnerre vient forcer la vie à faire un saut en arrière. Un appel un matin de juin 2001 vient interrompre la paix relative qu’Amir commençait enfin à savourer. Il lui reste une chance de s’affranchir de la culpabilité qui le ronge depuis toutes ces années.


Qui est derrière cet appel téléphonique ? Quelles sont les rencontres que fera Amir au cours de ce voyage rédempteur ? Arrivera-t-il à guérir du manque d’attention de son père et de tous les traumatismes qui y sont rattachés ? Quels secrets gardaient celui-ci ? Amir arrivera-t-il à se pardonner et à expier ses fautes ?


Les descriptions de Khaled Hosseini sont si précises qu’on a l’impression de toucher du doigt les terres habitées dans le livre. Avec une plume pointue, il transmet les émotions et on ressent un mélange complexe de colère, de tristesse et de terreur. Et quand viennent l’espoir et la rédemption, le cœur cogne littéralement la poitrine : on est totalement transportés. Je l’avoue, une larme a failli s’échapper.


Je ne suis pas habituellement une grande fan des adaptations cinématographiques (je suis de la team : « non, ce n’était pas comme ça dans le livre »), mais j’espérais que celui-ci serait adapté au cinéma. J’ai découvert dans mes recherches que c’est fait depuis 2007. Le film a d’ailleurs reçu plusieurs nominations et obtenu des prix. Je conseille évidemment (et vivement d’ailleurs) de lire le livre mais de également voir le film (ce que je ferai dans les prochaines semaines).


C’est le premier roman de Khaled Hosseini mais le second que je lis de lui. Le troisième est déjà dans ma bibliothèque et j’attends de digérer un peu les émotions que m’ont procuré cette pépite avant de m’y plonger.





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