Difficile d'échapper ces derniers jours à la polémique du #vraiefemmeafricaine.
Si la cause à l'origine de ce hashatg est on ne peut plus noble, on n'a pas pu s'empêcher de lire des publications et des commentaires de quelques hommes visiblement très frustrés de lire que des femmes ne font que dénoncer des injustices dont elles sont victimes depuis des temps immémoriaux.
Difficile également de réagir sans ressentir de la colère face à leurs propos dégradants doublés d'ignorance.
Mais allons-y doucement.
Ces personnes frustrées par les posts du #vraiefemmeafricaine accusent en grande partie le "féminisme" de pervertir les femmes africaines et de leur faire perdre leur véritable identité.
Est-il besoin d'expliquer que la défense des droits des femmes n'est pas liée à une race ou une couleur de peau ?
Faut-il encore expliquer que ce mouvement ne vise pas l'émasculation des hommes ?
Faut-il encore se justifier en demandant naturellement que les droits des femmes en tant qu'être humains ne devraient pas être bafoués ?
Est-ce une aberration de demander qu'à compétences égales, pour un même emploi, elles obtiennent le même salaire que leurs homologues masculins ?
Est-ce une aberration de demander la parité du respect accordé aux prises de décision ?
Est-ce une aberration de demander justice lorsqu'elles sont frappées, trompées, violées ou humiliées ?
Ne vous trompez pas de combat Les femmes qui vous détestent et qui souhaitent peut-être vous émasculer sont des misandres, pas des féministes
Des féministes, il y en a parmi les hommes. Ceux-là ont compris que les femmes sont des êtres humains à part entière. Des êtres humains qui ont droit au respect et à l'équité, et la justice dans les traitements reçus.
Des féministes, il y en a parmi vos mères. Celles qui ne vous ont peut-être jamais rien dit à vous. Celles qui sont des épouses parfaites selon votre conception de l'africanité, celles que nous voyons pleurer et qui nous répètent à foison "Travaille ! Étudie ! N'attends rien de personne !"
Des féministes, il y en a parmi vos femmes. Certaines vous parlent avec des actes, en espérant que y lisiez leur désarroi quant à certaines situations parce qu'elles ont peur que vous preniez leurs mots pour des casse-noisettes.
Des féministes, il y en a parmi vos filles. Celles qui voient encore en vous un héros. Vous qui les scolarisez et leur demandez de donner le meilleur d'elles-même pour être "quelqu'un" demain. Celles pour qui vous êtes des modèles de réussite et qui veulent vous rendre fières d'elles par leur acharnement au travail.
Des féministes ? Il y en a en ceux parmi vous qui ont une once d'humanité et de raison et qui comprennent que le but n'est pas de vous "marcher sur la tête", mais de ne plus se laisser marcher sur la tête.
Les femmes ne se battent pas contre vous. Elles se battent contre un système qui les oppresse.
Vous n'êtes pas le baromètre avec lequel elles mesurent leurs réalisations. Pour l'amour de Dieu, get over yourselves.
Elles n'attendent pas de félicitations, ou de discriminations positives.
Elles ne demandent que la décence à leurs égards, du respect et de la valorisation pour leurs accomplissements.
Elles ne demandent qu'à trouver leur place et à vivre en paix.
Est-ce qu'il y a des débordements ? Oui, comme dans toute cause.
Mais ne mélangez pas less choses, et allez parler à vos collègues. Parlez à vos mères, vos femmes et vos filles.
Parlez-leur et posez des questions sans monter sur vos chevaux.
Cherchez à comprendre, sans penser que vous savez déjà tout et que vous n'avez pas de temps à perdre avec des supposées "séditieuses" ou "insubordinnées"
Nous vous aimons, ne vous trompez pas de combat.
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Dans une certaine, mesure, à l'image d'une partie des blancs et autres face aux racismes contre les noires, nous hommes africains sommes très loin de comprendre ce que vie une personne victime d'un système qui a été mis en place bien avant nous.
Nous avons été habitués à vivre les choses ainsi, tout comme nous somme habitué à respirer.
Nous avons été habitués à voir la femme se taire même si elle n’était pas d’accord ou qu’elle subissait une injustice, juste parce qu'elle était une femme.
Nous avons été habitués à ne pas prendre en compte sa voix et ses conseils, parce que nous disait-on, « une femme est trop émotive pour réfléchir sur une question importante », sauf celle…