top of page

Séléné

  • Writer: Maeva Doumbia
    Maeva Doumbia
  • Apr 13, 2020
  • 4 min read

J’aime voyager. J’aurais aimé étudier la médecine, je suis férue de lecture et j’affectionne les belles histoires d’amour. Le coefficient permettant de connecter ces « variables » ? Une belle plume trempée dans du suspens. Et c’est là qu’intervient Barbara Wood.


Nous sommes des siècles en arrière. Des soldats romains sont à la poursuite d’un jeune homme et de sa femme à terme. A peine donne t’elle naissance au deuxième jumeau que les soldats font irruption dans leur cachette et s’emparent d’elle et de son premier-né, laissant son époux agonisant dans une marre de sang. Méra, l’accoucheuse-guérisseuse entre-temps réussi à s’abriter loin des regards avec Séléné, le deuxième bébé.


L’enfant devient sa chair et sa raison de vivre. Elle lui enseigne tout ce qu’elle sait de la médecine et fait d’elle son assistante, sa compagne, sa fille. D’expérience en expérience, la jeune apprend et n’a d’autre ambition que de suivre les traces de sa mère. L’amour maternel est beau et puissant, mais il fléchit souvent devant la force et la volupté de l’amour d’une femme pour un homme. Méra l’apprendra à ses dépends. Séléné, la fille adorée s’est éprise d’un éphèbe grec. Son monde ne tourne plus qu’autour de lui, et de ses aptitudes médicales et chirurgicales exceptionnelles. Séléné envisage de fusionner le savoir traditionnel de sa mère à celui plus moderne d’Andréas diplômé de l’école de Médecine Romaine.


Ses plans sont avortés lorsque sa mère réalise l’ampleur de son attachement à cet « hérétique »; mais surtout lorsque vient le temps pour Séléné d’accomplir sa destinée. Le père biologique de Séléné, un descendant de Jules-César, dans son dernier souffle laissa à Méra une rose d’ivoire qui contenait les indices pouvant aider Séléné à retrouver ses origines et à accomplir son destin; et l’oracle a été claire, il faut partir avant la tombée de la nuit. Se dressant durement contre les pleurs et les supplications de sa fille, Méra l’entraîne aux abords de la ville où une caravane doit les amener à Palmyre. La jeune fille s’échappe un instant afin d’aviser Andréas et le supplier de la rejoindre.


Misère et calamité ! Andréas serait absent, et le mot qu’elle lui écrit ne lui parviendra jamais. Un cœur jaloux et amoureux s’est chargé de le mettre en morceaux.


Dans le désert qui devait les mener à Palmyre, Méra se confie enfin à Séléné. Elle lui raconte la terrible nuit de sa naissance, son frère jumeau disparu, et la mission encore inconnue qu’elle doit accomplir. Les indices sont dans le pendentif en rose d’ivoire. Méra s’essouffle, agonise, et comble du malheur, apprend que Séléné a échangé son pendentif contre l’œil D’Horus d’Andréas dans la caverne de Daphné.


Sous la pleine lune, après maintes recommandations et surtout l’ordre pour Séléné de retourner à Antioche récupérer le fameux pendentif, Méra rend son dernier souffle dans les bras et les gémissements de son enfant.


Retourner à Antioche ? Revoir Andréas et lui expliquer le but de cette disparition soudaine ? Séléné n’en aura pas le temps. Aux aurores, la caravane est attaquée par les soldats de Magna, à la recherche de jeunes vierges pour la guérison du Roi. Sans mère, sans repères, Séléné est capturée et emmenée avec une centaine de jeunes filles dans les cachots du Palais. Sa pharmacie est retrouvée par Kazlah, le médecin en chef du Palais qui use et abuse de son pouvoir pour en déceler les secrets. Son savoir prodigieux lui permet de sauver l’œil de la Reine et la vie du Prince. Elle passe alors de prisonnière et potentiel remède à la maladie du Roi à guérisseuse personnelle de la Reine et sa cour, au grand désarroi du médecin présomptueux.


La jeune femme sauve in-extremis la vie de Wulf, prisonnier germain lors d’une opération chirurgicale barbare initiée par Kazlah afin de le rendre muet à l’instar de centaines d’esclaves. S’engage alors une amitié intense entre les deux captifs. C’est ensemble qu’ils s’enfuient de Magna laissant la reine dans une colère démesurée.


Sur les routes contrôlées de Magna, dans le désert brûlant de Babylone, les deux fugitifs se soutiennent et prennent soin l’un de l’autre. A bout de force sur les montagnes de la Perse, sous la lumière de la lune et dans un abri de fortune, ils cèdent calmement à la passion qu’ils ont l’un pour l’autre depuis les années que dure leur périple. Mais le moment vient de se séparer. Wulf et Séléné le savent, ils doivent désormais faire cavaliers solitaires. Elle, afin d’accomplir sa destinée et retrouver Andréas et lui, pour venger son peuple du massacre perpétré par les romains et enfin retrouver sa femme et son fils. Séléné le laisse partir en gardant secret le fait qu’elle attend un enfant de lui.


Accumulant et bonifiant ses connaissances médicales au cours de ses voyages, rencontrant joies et malheurs, fatigues et harassement, la jeune femme n’a nullement l’intention de se sédentariser en un lieu précis tant que la mission reste inaccomplie. Sa fille Ulrica dans les bras, Séléné continue son périple sillonnant villes et pays, traversant mers et montagnes , dans des sentiers tortueux dont elle ignore totalement l’issue.


Quelle est cette destinée si particulière qu’elle doit accomplir ? Dans quelle contrée connaîtra t’elle enfin le repos ? Résistera t’elle aux machinations des Hommes et aux intrigues de la société Romaine ? Retrouvera t’elle Hélios le jumeau disparu ? Et par-dessus tout, retrouvera t’elle celui qui habite continûment ses pensées ?


Ces questions m’ont triturée tout au long de la lecture. Je voyageais avec Séléné. Je découvrais les vertus de la potion d’Hécate, les traitements de la cataracte à l’aide d’une aiguille, les premières salles d’hospitalisation. La médecine d'aujourd’hui est un mélange savant de connaissances d’horizons divers, et je me suis mordue les lèvres de ne pas faire partie de ces chanceux étudiants en médecine. Dans les yeux de Séléné, j’ai lu la force d’un amour patient et résigné ; et les mots de l’auteur m’ont tenue en haleine jusqu’à la dernière ligne.


Envie d’une aventure romantique au temps des gladiateurs tous frais payés ? C’est quand tu veux, décollage immédiat à Antioche.





1 Comment


ibalassanetoure
Nov 27, 2020

On dirait La Saga Égyptienne de Wilbur Smith avec "Le dieu du fleuve" et "Les fils du Nil" mais à la sauce égyptienne antique. Ca parle du périple du véritable peuple égyptien fuyant l'invasion Hyksôs, à travers les yeux d'un eunuque amoureux de sa maîtresse, jusqu'aux abords de l'Ethiopie. Cette même maîtresse, mariée contre sa volonté au dernier pharaon avant l'exil, est amoureuse d'un soldat de la famille royale. C'est le premier roman qui m'est fait voyager à travers l'Afrique de l'Est de l'antiquité.

Like
  • facebook
  • twitter

©2020 by Le Blog de Maméva. Proudly created with Wix.com

bottom of page